samedi 15 juin 2013

En Toscane : le pays de Vinci



LE PAYS DE VINCI


Le temps ne s’annonce pas aussi clément qu’hier mais, tôt dans l’après-midi, nous partons pour Vinci sur les traces de Léonard.
Nous stationnons au bas du village et montons à pied vers le centre historique. Il est encore tôt et tout est calme.


Par d’inévitables escaliers, nous arrivons devant une petite église agréable au porche enserré dans un écrin d’arbres coquets.


 A ses pieds, sur une placette en pente, s’étale une œuvre moderne en marbre gris, « une place pour Leonardo » en hommage à l’enfant du pays.



 Au fond de l’ensemble, le musée Leonardiano étale une façade rénovée et quelconque.



L’hôte d’accueil, affable, nous explique que le musée s’inscrit dans deux bâtiments, celui où  nous nous trouvons, les « Uzielli » et au « palais des comtes Guidi » qui domine le village.


Nous entrons et découvrons les maquettes des inventions faites par Leonard, placées devant des fac-simile de ses écrits et de ses schémas. Même si nous ne comprenons pas tout aux méandres cérébraux du génie, il faut avouer que l’ensemble est saisissant.





Aux Uzielli sont exposées les inventions liées aux engins de construction, aux technologies du textile et aux montres. Au château, celles liées à la guerre, à l’architecture, au vol et à l’optique.





Treuils, grues, métiers à tisser, instruments divers de mesure du temps, mitraillettes, canons, diverses armes à feu, ponts, écluses, pont-canal, engrenages, machines volantes, bicyclette, miroirs, lentilles, cartes et solides géométriques nous entraînent dans un voyage vers l’intelligence qui dure longtemps et à plaisir.





Nous avions prévu de rejoindre ensuite à pied, à travers les vignes et les oliviers, sa maison natale située à deux kilomètres de là, dans le hameau d’Anchiano, mais le ciel est vraiment menaçant. Il nous laisse à peine le temps de rejoindre notre voiture avant d’abattre sur nous un de ces orages dont il a le secret depuis notre départ.


Tant pis, nous montons jusqu’à Anchiano par la route et découvrons, au milieu des oliviers, la vaste demeure qui abrita les années d’enfance du maître. Il y a un peu d’émotion à se dire que d’ici, au milieu de nulle part, partit un génie dont le monde entier parle plus de six siècles plus tard.



Nouvelle pluie et départ pour Pistoia, cité médiévale proche. La route s’élève et nous laisse admirer des villages accrochés aux pentes des nombreuses collines toujours frangées de cyprès.


Le centre ville de Pistoia est fermé à la circulation pour cause d’on ne sait pas quoi et nous devons trouver un parking éloigné de l’entrée prévue. Nous pagayons un peu pour dénicher la bonne direction et nous débouchons enfin dans les rues piétonnes du centre historique très animées pour un dimanche. Un nombre important de commerces sont ouverts, les vieux palabrent sur les places et les familles se promènent, gelati en main.


L’étroite « via degli Orafi » déborde de monde et de bruit. 


Le flot nous entraîne vers le « Palazzo della Podestà » que nous apercevons au loin et nous sortons enfin sur l’immense « Piazza del Duomo », sa cathédrale San Zeno, son Palazzo dei Vescovi, son Palazzo Civile et son baptistère, les édifices religieux en marbre gris et blanc, merveilleusement habillés de frises et de statues, les bâtiments civils aux façades sobres, ornées de faïences des Della Robbia étincelantes.






Un nouvel orage nous entraîne vers le Palazzo Civico où nous traversons une exposition présentant des photos des artistes italiens avec Pinocchio. Nous grimpons dans les étages, croisons des statues sans nom, et débouchons dans la salle du conseil municipal, immense, ornée de stalles impressionnantes, d’un plafond à caissons tout aussi impressionnant, de statues et d’armoiries en nombre.




Le soleil brillant de nouveau à travers les vitraux, nous quittons le lieu pour une visite de la cathédrale San Zeno.


Avec ses trois étages à colonnettes légères, spécialité de Pise, l’incrustation de bandes de marbre bicolore propre à la tradition florentine et son porche élancé édifié au 14ème, cette cathédrale romane du 12ème siècle est une des synthèses les plus harmonieuses de Toscane. 


Sa façade est un peu à l’étroit entre la muraille du palazzo dei Vescovi et le puissant campanile de 67m de haut qui juxtapose plusieurs styles. En 1505, Andrea della Robbia décora de terres cuites émaillées la voûte du portique et le tympan du portail central avec notamment une Vierge à l’enfant et anges.




Les deux statues qui trônent au sommet de la façade marquent l’évolution des dévotions : à gauche, Saint Zenon, premier saint patron de Pistoia, à droite, Saint Jacques. 



La ville acquit des reliques du saint en 1143 et devint une étape sur la route de Compostelle, comme le prouve, à l’intérieur, le célèbre autel de Saint Jacques en argent aujourd’hui fermé et uniquement visible derrière des grilles : Jacques, tenant son bâton de pèlerin, règne sous un Christ en gloire. 15 tableaux mettent en scène le Christ. L’ensemble, réalisé sur plusieurs générations par les meilleurs orfèvres toscans à partir de 1287, totalise 628 personnages martelés dans des feuilles d’argent et coulés selon le procédé de la cire perdue.







A gauche du chœur baroque, le grand tableau de Verrocchio achevé par son élève Lorenzo di Credi représentant une Vierge en majesté entre deux saints est magnifique mais un peu compliqué à photographier.


En face, le baptistère est imposant. Nous ne le visitons pas car il est payant.




En partant, dans une rue adjacente, le tribunal arbore aussi d’admirables armoiries et portraits de faïence.



Nous regagnons notre voiture et décidons de partir pour Collodi voir si nous trouverions un pantin digne de ce nom pour Margaux. La fin de journée approche et nous avançons lentement jusqu’au village où nous trouvons effectivement des pantins de qualité mais aucun commerce qui accepte les cartes de crédit : mon dieu, que l’Europe est belle !









Alors, nous rentrons en espérant croiser de nouveaux pantins ailleurs.

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