CHIANTI
Aujourd’hui, nous décidons
de nous rendre sur un marché. Nous commencerons notre périple par Greve in
Chianti.
Bien avant cette cité
animée, dès notre entrée dans le Chianti, le paysage de collines surmontées de
cyprès est étonnant. Nous allons d’un tertre à
l’autre en dévalant des pentes
endiablées. De tours en détours, nous parvenons enfin à Greve in Chianti
où le stationnement s’avère délicat.
Nous entrons dans la ville
en nous arrêtant devant une statue moderne imposante, posée au pied de l’église
et nous arrivons sans attendre dans un marché animé… à l’italienne…
Ici, on se hèle, on se
bouscule, on éclate de rire, on pousse de hauts cris entre les étals disposés
devant les arcades de la place. Les vêtements succèdent aux jouets qui précèdent
sacs à mains, chaussures, bimbeloterie et quincaillerie. Nous passons devant le
Gallo Nero, symbole des vins de Chianti de qualité et nous arrivons au marché
aux légumes et aux plantes où la bousculade bat son plein. Nous acquerrons
quelques tomates et quelques fruits et nous décidons de quitter l’ambiance
bruyante du marché.
Nous partons vers Castellina in Chianti, fermée elle aussi à la circulation pour cause de marché, artisanal celui-ci. Nous descendons la rue principale qui arbore ses commerces typiques et quelques statues modernes intéressantes et nous rejoignons la place du marché, sous les hauts murs du château médiéval où sculpteurs et vitraillistes exposent leurs travaux.
Quasiment
à chaque coin de rue, une nouvelle statue fait son apparition et dévoile une
maîtrise exceptionnelle du travail du marbre et du métal.
Nous allons lentement de
l’une à l’autre avant de nous diriger vers Radda in Chianti.
Radda in Chianti, posée sur un tertre lance de loin ses remparts au regard. Autour d’eux, un dédale de collines surmontées de quelques fermes cossues s’étale jusqu’à l’horizon. Ici, les aquarellistes s’en donnent à cœur joie et, des abords au centre de la cité, nous en trouverons des dizaines.
Nous entrons dans la ville
par un escalier qui nous insère dans un lacis de ruelles assez incroyables et
nous enroulent jusqu’à la tour du château, coincée entre les habitations.
Pour un passage couvert, nous débouchons enfin
dans la rue principale, plus large, qui mène à la place de l’église et du
palais communal. Les façades sont attrayantes, les faïences des Della Robbia
très présentes et les armoiries collées à chaque fronton. La place de l’église,
surélevée, est fort agréable.
Nous avions prévu une
balade pédestre à Gaiole in Chianti, mais elle doit durer trois heures et nous
amènerait à regagner trop tard notre gîte de Castelfiorientino. Nous décidons
de l’annuler et de rejoindre San Gusmè, présenté comme le plus beau village de
la région.
Il faut dire que la
renommée de l’endroit n’est pas usurpée : dès la porte fortifiée passée,
nous entrons dans un village d’un autre temps, ayant conservé ses apparats
médiévaux et respirant le calme et la sérénité. Bien sûr, ici comme ailleurs en
Italie, l’absence ne saurait être silencieuse et les fenêtres ouvertes nous
livrent des appels, des rires et des mots scandés.
Nous allons, de l’église
aux différentes places en enfilade, nous surprenons un authentique tailleur
d’un autre temps plié sur sa machine à coudre et nous découvrons, à peine
dissimulées, de nombreuses traces d’un passé qui paraît avoir été vivant et
cossu.
Nous sortons, nous jetons
un dernier coup d’œil admiratif aux collines du Chianti et nous prenons le
chemin du retour vers
Castelfiorentino où nous décidons une visite du Coop local. En Italie, se faire
un supermarché le samedi, relève de la prouesse. Après avoir échappé aux
vendeurs de parapluies et de lunettes qui quadrillent le parking, nous entrons dans une fourmilière sans
nom où les Fangio locaux jouent du caddie dans les invectives : on se fait
percuter, bousculer, pousser, on entend râler, rouspéter, péter, sans jamais
entendre une excuse. Enfin, après une heure de ce régime à faire dresser les
poils sur la peau, nous parvenons à nous extraire de cet autre monde où nous
nous jurons de ne revenir qu’en semaine.
De
retour aux Docce, Cinzia la souriante (!) nous attend de cuisse ferme pour nous
signifier que c’est d’accord, on déménage de l’appartement plus grand, on
bénéficie de l’internet à l’abri et de la télévision française, on en reste au
tarif annoncé de trois cent dix euros et on arrête de lui casser les burnes que, soit dit en passant, elle n'a pas prises sur elle...
Heureux,
nous nous hâtons de trimballer nos affaires d’un appartement à l’autre en
passant et repassant devant Helmut et Bertha attablés qui découvrent, plus d'un demi siècle plus tard, les
désagréments de l’invasion dans des grognements purement teutons.
L’appartement
est plus petit, certes, mais suffisant, l’internet est abrité et efficace,
quant à la télévision française, elle est très enneigée. Mais tant pis :
nous nous installons en terrasse pour nous délecter du Manarolo local dégotté
en promo au Coop endiablé.
Nous
passons ensuite à l’épisode cuisine où nous ne parvenons pas, une nouvelle
fois, à allumer le gaz. Nous tentons l’allumage de toutes les lumières mais
l’allume-gaz électrique refuse d’obtempérer. Normal, dans ces appartements
moins chers, il n’y en a pas. Après une intervention briquetée d’Helmut qui
nous laisse sa flamme, nous pouvons nous préparer une pitance durement gagnée et
retrouver ce cher Pujadas et son copain Langlet qui continuent à éructer contre la folie et l'inconséquence socialistes.
Nous n’avons pas le choix, nous ne pouvons atteindre que France 2, alors nous
subissons.
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