Villages de la Drôme Provençale : La Garde Adhémar et Le Poët Laval

Après les villages perchés du Gard et notre nuit dans une bulle, nous partons nous percher dans la Drôme. Nous grimpons au sommet du village de La Garde Adhémar et nous posons notre voiture face aux remparts.

De là, la vue sur la vallée du Rhône est imprenable.

Dès notre entrée dans le village, notre regard est arrêté par de belles maisons de pierre.

Nous nous enfilons dans la première ruelle que nous trouvons et nous traversons la terrasse du "Bistrot de Pays" malheureusement fermé aujourd'hui et sa montée d'escalier extérieure.

Par une autre ruelle, nous approchons de l'église, romane bien entendu, comme ses consoeurs de la région.

Tout près, se trouve une chapelle et son clocheton qui a perdu sa raison d'être.

La particularité de l'église de La Garde Adhémar est de posséder deux absides opposées, ce qui fait que nous entrons dans la nef par l'une d'elles.

Style roman oblige, l'intérieur est austère.

L'extérieur domine toujours son sujet;

Nous contournons l'église et nous nous trouvons sur la place où se trouve la chapelle qui est fermée ce matin.

Derrière, se trouve une belle maison à loggias.

Un peu plus bas, se dresse une tour d'angle apparemment Renaissance bien que nous ayons du mal à juger si les fenêtres sont à meneaux ou non!

Nous revenons devant l'église pour descendre dans le jardin aux herbes.

Construit en terrasses au-dessus de la vallée du Rhône, il se divise en une partie "plantes médicinales" et une partie "plantes méditerranéennes".

Un tour sur la première terrasse s'impose sous la protection de Dieu, évidemment.

Puis nous passons sur la deuxième terrasse.

Nous sommes accueillis par un bassin rafraîchissant et une tonnelle bien agréable.

Nous poursuivons notre investigation en levant de temps les yeux pour savoir si la grâce ne nous a pas quitté.

Nous remontons dans le village et nous nous dirigeons vers la Porte du Nord par laquelle nous quittons La Garde Adhémar, cité très agréable.

Nous rejoignons alors un autre joyau de la Drôme Provençale classé parmi les Plus Beaux Villages de France : Le Poët Laval.

Le village est perché au-dessus de la vallée du Jebron. Son nom signifie d'ailleurs "Le monticule de la vallée".

Nous nous garons près du lavoir et nous entrons par une porte médiévale.

Nous empruntons des ruelles étroites en direction du château.

Il est quatorze heures, nous avons faim et notre premier arrêt se fait dans un petit restaurant près du château.

Le Poët Laval est né au 12ème siècle à la suite de la création d'un couvent-forteresse par les moines-soldats de l'ordre des Hospitaliers de Saint Jean de Jérusalem.

Une chapelle est immédiatement créée sous le château. Au 15ème siècle, l'ordre des Hospitaliers devient l'Ordre de Malte et la commanderie du Poët Laval est une des plus importantes du sud-est de la France.

Dès le 12ème siècle, le village s'est développé autour de la commanderie et de la chapelle.

Durant les guerres de religion, Le Poët Laval devient le premier village protestant du Dauphiné. A la fin du 16ème siècle, les commandeurs quittent le village.

Pour se souvenir de ce passé, le village abrite le Musée du Protestantisme Dauphinois, fermé le mardi, jour de notre passage!

Le Poët Laval est aussi le point de départ du sentier international "Sur les pas des Huguenots". A travers la France, la Suisse et l'Allemagne, ce chemin rejoint la ville de Bad Karlshafen dans le Hesse. L'itinéraire suit celui emprunté par les protestants et vaudois français qui fuirent vers l'Europe du Nord lors de la révocation de l'Edit de Nantes en 1685.

Le village fut habité jusqu'au 19ème siècle.

Les habitants l'abandonnèrent alors pour aller s'installer dans la vallée. Il tomba en ruine avant d'attendre les années 1990 où la restauration de la Commanderie par les Monuments Historiques entraîne la restauration d'habitations et permet à la vie de reprendre. C'est avec plaisir que nous nous faufilons dans le lacis de ruelles pour admirer les maisons de pierre.

Avant de quitter le village, nous avons une pensée émue et quelque peu contrite pour l'instituteur qui a enseigné l'orthographe à celui qui a gravé cette interdiction dans la pierre du lavoir : "IL ET DEFENDUT DE LAVER DANS LE PLUS HAUT BASSIN SOUS PAINE DE PAIER VINT SOUS DAMENDE." Et dire que certains pensent que le niveau a baissé! Gloire aux hussards noirs de la République !!!